lundi 5 décembre 2016

EICNAM : les retards et les transports

Début novembre 2016, 66% des retards des étudiants du Cnam étaient présentés comme liés à un problème de transport.


« Problème sur le RER », « Accident grave de voyageur » (autrement dit… suicide), « Le chauffeur de bus était un peu en retard du coup il ne s’est pas arrêté », « le métro a déraillé », « j’ai pris par erreur un train direct vers l’aéroport Roissy Charles De Gaulle, ce qui m’a mis en retard » … Telles sont les raisons multiples invoquées par les personnes que nous avons rencontré pour justifier leur retard. Très bonne idée de remettre toute la faute sur les transports, n’est-ce pas ?
Nous nous sommes demandé si ces raisons étaient vraiment valables. Sommes-nous systématiquement en retard à cause des transports ou par manque d’anticipation ?
Les transports franciliens et parisiens sont-ils performants et dignes de confiance ?
Le Landy est un quartier bien desservi de la ville de Saint-Denis. On y trouve des écoles, des entreprises ainsi que des commerces. En expansion depuis quelques temps, le quartier de Landy se doit d’améliorer ses services de transport. Nous nous sommes intéressé au Cnam afin d’examiner le taux de retards dû au transport en commun.

Pour mener cette enquête, nous avons demandé les fiches de retards auprès des secrétaires de 1ère et 2année de l’école (35 fiches ont été reçues). Ces fiches sont issues d’une population de 293 apprentis inscrits à l’EI CNAM en première ou deuxième année en novembre 2016. Nous avons ressorti de ces fiches quatre types d’excuses de retards, représentés dans le diagramme ci-dessous :


On peut remarquer que les principaux retards sont liés au transport public (RER B, RER D, T 3b, etc.). Le problème, le plus courant, est le respect des heures de passage dans les arrêts ou un problème d’affichage.
Pour avoir une meilleure compréhension du problème, nous avons réalisé une interview auprès du directeur de l’antenne alternance de l’EI Cnam, M. Christophe Chapot.
Le bon exemple
Il ressort de notre entretien que M. Chapot utilise les transports en commun chaque jour pendant environ 3 heures et demi entre son domicile et son lieu du travail. Il part de chez lui « très tôt le matin » (6h15). Il fait un changement à la Gare de Lyon pour prendre le RER D et arriver à son lieu de travail après 15 minutes de marche. En général, il utilise le même type de transport que nous tous, et il arrive à venir à l’heure chaque jour. Parfois, le train et/ou le RER prennent du retard et il lui arrive d’être au bureau à 8h15 au lieu de 8h et de manière exceptionnelle, il est arrivé qu’il y ait de grosses perturbations (de plus d’une demi-heure à 2 ou 3 heures dans les situations les plus graves – dans le cas d’un suicide sur les voies par exemple).
Selon M. Chapot, « les transports en commun peuvent parfois générer de petits retards, voire de manière exceptionnelle, de gros retards mais en situation normale et lorsque l’on se donne une bonne marge de sécurité, on peut facilement arriver régulièrement à l’heure à son travail, même lorsque l’on habite à l’autre bout de l’Île-de-France. »
« En Île de France, dans le monde du travail, le retard est relativement bien toléré » dit M. Chapot, car beaucoup de personnes dépendent des transports en commun ou connaissent les difficultés de la circulation routière. « Ça fait partie de notre culture francilienne » dit encore M. Chapot. Contrairement à M. Le Bras, responsable de l’alternance, qui souligne « Vous ne pouvez pas être en retard. Il suffit de se réveiller plus tôt ». Dans notre diagramme, on peut voir que le problème de réveil est la troisième excuse des billets de retard.
M. Chapot tient à préciser que l’école d’ingénieur « à un rôle d’éducation » vis-à-vis des apprentis mais que ce rôle éducatif se double d’une « obligation juridique » puisque les apprentis sont salariés d’une entreprise et se doivent de respecter les règles du code du travail et du règlement intérieur de leur entreprise. L’antenne alternance de l’école d’ingénieurs se voit déléguer par l’entreprise qui a recruté l’apprenti, la responsabilité de justifier de sa présence aux heures ouvrées lors de ses périodes de formation académique. C’est pourquoi le CNAM à un suivi aussi rigoureux de ses apprentis et est capable de justifier toute absence ou retard aux entreprises partenaires. En cas de retard, « il faut prévenir par mail ou par téléphone l’assistante de scolarité » nous rappelle M. Chapot. C’est logique et ça fait aussi partie des règles de politesse et de respect. Étant apprenti, nous sommes payés pour être à l’école et non pour être absent ou régulièrement en retard. Arriver à l'heure et être rigoureux fait partie des objectifs comportementaux de l'apprenti. Pour justifier un retard, certains apprentis « prennent en photo le panneau ou prennent un billet délivré par la SNCF » souligne M. Chapot.
Pourquoi le parking du CNAM Landy est fermé ? Qui peut l’utiliser ?
Selon la décision de l'administrateur général du CNAM M. Olivier Faron, M. Chapot nous explique que le parking est fermé pour deux raisons. La première raison, est une question de sureté nationale (état d’urgence). Le CNAM ne peut affecter spécifiquement du personnel pour contrôler les véhicules à leur arrivée. La deuxième raison est que l’école s’est engagée sur un plan de renouvellement durable. Seules les personnes handicapées avec justificatif et les véhicules électriques peuvent maintenant accéder à ce parking. Seule exception, les entreprises qui travaillent sur le site temporairement. Cette fermeture permet aussi de faire une transition pour la fermeture définitive de ce parking. En effet, un projet est en cours. Il se nomme le LANDY 2, où la livraison est prévue pour 2020.
Avez-vous déjà entendu parler de ce projet ? A vos commentaires!


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